“La danse fait partie de ma vie .” S.
La joie de vivre, voici ce qu’incarne cette jeune femme fan de danse. Malgré un grave accident, rien ne pourra l’empêcher de s’adonner à sa passion, au point d’avoir remporté il y a quelques années le titre de vice-championne du monde. Elle est actuellement la seule paraplégique à enseigner la Zumba® inclusive (assis) en Europe. Nous l’avons rencontrée.
Comment êtes-vous arrivée dans le monde de la danse en chaise roulante ?
Je crois que la danse a toujours fait partie de ma vie. Quand, à 16 ans, j’ai été victime d’un accident qui m’a laissée paraplégique, j’ai pensé que je devais faire une croix sur la danse, que ce n’était plus pour moi. Et puis, fin 1999, j’ai appris de sport du Centre de Traumatologie de Bruxelles ouvrait une toute nouvelle discipline: la cyclodanse. Très curieuse, je m’y suis rendue et c’est ainsi que j’ai pu redécouvrir les joies de la danse! J’y ai dansé d’abord avec ma maman et puis avec d’autres partenaires, en free-style sur des musiques pop, soul, disco-rock, etc
Puis, j’ai décidé d’aller plus loin et je me suis rendue dans un club de danse de salon, qui, à l’époque, était le seul club de danse de salon qui réunissait valides et chaisards. J’ai adoré, c’était super! Avec mon partenaire et 2 autre couples en combi - soit un danseur en chaise et un danseur valide – nous avons participé au Championnat de Free-style aux Pays-Bas).
Comment s’entraîne-t-on quand on est en chaise roulante?
En fait, on s’entraîne exactement comme pour la danse normale. Pour la danse de salon, on suit des cours aux Pays-Bas chez un ancien danseur professionnel, professeur de danse de salon qui a un diplôme pour enseigner aussi aux chaisards.
Quelles sont les différences par rapport à la danse pour les personnes valides?
Pour nous, il n’y en a pas: ce qui est magnifique, c’est le mélange. Au Pays-Bas et en Allemagne, même en Flandre, tout le monde est mélangé. Par contre, en Wallonie, cette idée du mélange valide-chaisard n’est pas encore très développée. C’est dommage..
Comment ça se passe en compétition?
Il y a deux catégories de chaisards: ceux qui ont encore de l’équilibre et les autres. La technique de la personne valide est notée et il faut, bien sûr, respecter le tempo. Il faut, évidemment, trouver le bon partenaire: j’ai eu la chance de faire la connaissance de mon partenaire lors d'une soirée de danse. Nous avons dansé ensemble et voilà qu’il me dit qu’il cherche une nouvelle partenaire de danse! Comme son caractère, sa façon de voir la vie et la danse me plaisaient, j’ai accepté avec confiance. Et, ensemble, nous avons déjà remporté des prix! J’ai l’intime conviction que la danse a encore beaucoup d’émotions et de sensations à m’apporter!
Y a-t-il beaucoup de personnes et de clubs qui pratiquent cette discipline en Belgique?
Oui, il y a beaucoup de cyclodanseurs. En Wallonie, il y a davantage de clubs de cyclodanse “Free Style”. Je ne connais en Wallonie que notre club de danse à Neupré qui pratique la danse de salon toute catégorie et qui participe aux compétitions. En Flandre, nombreux sont les clubs de danse qui participent aux championnats de danse de salon.
Quels conseils donneriez-vous aux personnes intéressées?
La danse était ma passion et l’est toujours. Je leur dirais qu’il ne faut jamais renoncer à ses rêves et y consacrer beaucoup de temps
Source: Interview de S.
